Son combat d’hier, nos musées d’aujourd’hui

 

S’il y a un bien un personnage qui est source de toutes les interrogations, c’est bien celui représenté sur nos bouteilles de pineau blanc, rosé et rouge. Peu identifiable au premier regard, son couvre-chef laisse assez peu de part d’ombre sur son identité : hissez la grand-voile, voilà notre Marin !

Si ce métier est associé à nos pineaux, ce n’est pas vraiment par hasard. Il faut une certaine patience et une maîtrise parfaite pour mener à bien la mise au point d’un pineau. Tout comme il faut au marin une audace particulière pour s’aventurer sur les flots agités et au pêcheur une patience inouïe d’attendre que le poisson morde.

François Edmond PârisL’époque de Jules Gautret, le 19ème siècle, est riche en innovations et en audace dans le domaine maritime. Si nous ne devions en désigner qu’un, alors il serait bon de nommer François-Edmond Pâris, marin héroïque, voyageur à la découverte des terres sauvages, devenu savant à la fin de son siècle. Il n’est pas le nom présent dans toutes les bouches lorsqu’on aborde le thème marin. En revanche, sans son combat pour sa passion qu’est le bateau dans son ensemble, équipement et équipage compris, le Musée national de la Marine n’aurait certainement pas obtenu le prestige qu’on lui connaît de nos jours. Son travail acharné nous permet, aujourd’hui encore, de pouvoir admirer les grandes évolutions qu’a connues le domaine. On citera tout particulièrement dans notre région, le Musée national de la Marine de Rochefort. Jouxtant la Corderie Royale, qui abrite l’arsenal international de la mer et qui a œuvré sur la reconstruction de l’Hermione, il est l’une des attractions les plus visitées de la ville de Rochefort, mais également de la région.

 

 

L’homme de la “marine nouvelle”

 

Né en 1806, soit seulement 20 ans avant Jules Gautret, il a amplement participé à la révolution maritime du 19ème siècle, aussi appelée “marine nouvelle”. Cette période n’a pour ainsi dire pas de date de début précise, mais pourrait être située entre 1830 et 1860, lorsque la propulsion sous-marine à hélice et l’arrivée des bateaux blindés fait perdre de la vitesse au bateau à vapeur.

M. Pâris, entré dans la marine en 1821, est formé au Collège royal d’Angoulême et termine sa formation maritime à bord de l’Astrolabe, alors en mission scientifique dans le Grand Océan. Il est alors chargé des dessins des embarcations des populations du Pacifique dites “Sauvages”, travail qu’il continuera lors de ses deux tours du monde entre 1829 et 1841. Ces travaux lui vaudront plus tard d’être considéré comme le père de l'ethnographie.

 

 

 

Mais si François-Edmond Pâris est tant reconnu, c’est principalement dans le rôle qu’il a joué entre les différents corps de métier travaillant sur un même bateau. Fort de ses multiples périples, il prend rapidement conscience que les officiers de marine et les mécaniciens devraient davantage échanger, ces derniers étant devenus les réels maîtres du navire de par leurs connaissances du moteur et de la sécurité à bord. Dans ce but, il éditera par la suite plusieurs ouvrages, rendus obligatoires dans les bibliothèques de bord de la marine d’Etat, grâce auxquels il décrochera un premier prix à l’Exposition Universelle de 1855.

En 1864, il devient directeur du Dépôt des cartes et plans de la Marine, on lui confie alors la direction du Musée naval du Louvre, devenu Musée national de la Marine qu’il va diriger jusqu’à sa mort en 1893.