Les origines de la Saint-Vincent

 

Comme la plupart des saints qui composent le calendrier, Saint-Vincent, alias Vincent de Saragosse, est un martyr chrétien mort le 22 janvier de l’an 304 pour avoir refusé d’abjurer sa foi. Il est aujourd’hui considéré comme le saint patron de la vigne et du vigneron.

 

Si certaines théories sur les raisons de son sacrement semblent un peu loufoques, comme le fait qu’il soit mort écrasé dans un pressoir, d’autres apparaissent plus logiques. Le simple fait de décomposer son prénom lui laissait déjà présager un avenir certain pour le monde du vin : Vin-sang (comprendre ici le sang de la vigne).

 

Il est régulier d’entendre les plus anciens d’entre nous utiliser des citations liées aux différents saints du calendrier, et Vincent de Saragosse n’y fait pas exception :

 

  • À la Saint-Vincent, l’hiver monte ou descend
  • Saint-Vincent clair et beau, plus de vin que d’eau
  • À la Saint-Vincent, les glaçons perdent leurs dents ou les recouvrent pour longtemps

 

En effet à la fin janvier, il est à noter que le solstice d’hiver est passé depuis longtemps et que les jours rallongent peu à peu. La Saint-Vincent marque donc le début d’un nouveau cycle et d’une nouvelle année à venir dans le monde viticole.

 

Cette fête marque une transition dans le cycle végétatif de la vigne, à savoir la fin de l’hibernation et le retour de la végétation. Ainsi le « sang de la vigne », sous-entendue la sève, remonte dans les bois pour faire bourgeonner les branches laissées après la taille. Viendra ensuite la floraison avant que le raisin gonfle et que les vendanges se passent.

 

La légende raconte aussi que Vincent de Saragosse serait à l’origine de la taille de la vigne. Taille qui, dans l’ancien temps, débutait à la fin janvier. Lors d’un jour de promenade, accompagné de son fidèle destrier l’âne, il s’arrêta au bout d’un rang de vigne et tint le parloir à l’un des vignerons présents dans les rangs. Durant ce temps, il est dit que son âne se mit à manger de-ci de-là les pousses d’un pied de vigne. Et que l’année suivante, il fût le pied le plus productif de toute la région !

 

La Saint-Vincent tournante en Bourgogne

 

Créée en 1938 par la confrérie des Chevaliers du Tastevin, la tradition de la Saint-Vincent tournante perdure encore aujourd’hui. C’est dans la commune de Gevrey-Chambertin que la statue du Saint sera échangée cette année, donnant lieu aux traditionnelles festivités.

 

Basée sur un principe simple, cette célébration s’organise à tour de rôle dans les différentes communes et appellations viticoles de la Bourgogne. Elle honore l’ensemble des crus de la région bourguignonne avec convivialité et bonne humeur. Ce sont donc des milliers de visiteurs qui se rendent dans la région avec pour but d’y découvrir les décorations thématiques réalisées par la ville hôte, ainsi que les habits traditionnels et spécifiques des confréries.

 

La Saint-Vincent se déroule le temps d’un week-end entier de la fin janvier durant lequel les différentes confréries du territoire défilent en de grandes processions. S’en suivent les offices religieux avec les passations des savoirs ancestraux des plus anciens vignerons de la région.

Au détour d’une rue, peut-être y découvrirez-vous des cuvées uniques et de bonnes bouteilles à déguster avec le vigneron qui les aura vinifiées pour l’occasion.

 

 

La Saint-Vincent en France

 

La Bourgogne est le berceau d’origine de cette célébration, pour autant la Saint-Vincent s’est exportée au-delà de ses frontières.

 

Elle est aujourd’hui fêtée dans la France entière. Pour exemple, voici quelques dates pour cette année 2020 :

 

  • Pays de Loire : le 25 janvier 2020 dans la commune de Renaison
  • En Lorraine : le 19 janvier 2020 dans la commune de Plappeville
  • Vallée du Rhône : le 25 janvier 2020 dans la commune de Saint-Laurent-d’Agny
  • Bordeaux ; La commanderie du Bontemps: le 12 janvier dans la commune de Léognan